Sur X (ex-Twitter), une centaine d’études sur la haine et la désinformation bloquées par les nouvelles restrictions


De nombreux travaux de recherche se fondant sur Twitter ont été affectés du fait des restrictions imposées par les équipes d’Elon Musk au réseau social, selon une enquête de l’agence de presse Reuters, publiée lundi 6 novembre. Sur les 168 projets étudiant la propagation des informations sur le réseau social X (ex-Twitter) recensés, 104 ont été annulés, suspendus ou réorientés vers d’autres plates-formes. Seules 47 de ces études suivent leur cours – parfois perturbé – résume Reuters, qui a missionné pour cette enquête la Coalition pour la recherche indépendante sur la technologie (Coalition for Independant Technology Research), regroupant des universitaires américains.

Parmi les raisons du blocage, les chercheurs interrogés citent la facturation de l’API de Twitter, un outil informatique qui permet de récupérer des informations à grande échelle, telle la liste d’abonnés de milliers de comptes étudiés ou leurs republications. Auparavant gratuit, l’accès à ce service est facturé depuis le mois de février et la plupart des scientifiques expliquent ne pas avoir les moyens de se l’offrir.

Les scientifiques citent fréquemment un second motif : la peur d’un procès comme celui qu’affronte actuellement le Centre pour la lutte contre la haine numérique (CCDH), accusé par X de biais à la suite de la publication de plusieurs études illustrant les faiblesses de la modération sur le réseau social.

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Vigilance de la Commission européenne

Parmi les études bloquées par les nouvelles restrictions mises en place sur X, on trouve des recherches sur la sécurité des enfants, sur la diffusion les discours de haine ou encore la désinformation. L’une d’elles porte notamment sur l’origine et la propagation des fausses informations au cours d’événements tels que le conflit opposant le Hamas et l’armée israélienne. Un porte-parole de la Commission européenne a assuré à Reuters que la plate-forme, ainsi que d’autres réseaux sociaux, était sous surveillance afin de contrôler le respect de leurs obligations, notamment l’accès des scientifiques remplissant certains critères aux données accessibles publiquement.

Avant l’arrivée d’Elon Musk à sa tête, Twitter était une plate-forme particulièrement accueillante pour les chercheurs. L’ouverture du réseau a permis l’émergence d’études révélatrices, comme celles portant sur la polarisation politique des interactions entre usagers. Les scientifiques interrogés par Reuters évoquent les restrictions rencontrées également sur les réseaux sociaux concurrents, comme les tarifs élevés de l’API de TikTok, ou la tendance de Meta, la maison mère de Facebook, d’Instagram, de WhatsApp et Threads, à n’accorder son aide qu’à de rares projets de recherche.

Le Monde



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